Du destin controversé des manuscrits chez Léo Scheer (m@n)

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Plusieurs lecteurs du blog m’ont alerté sur l’éditeur Léo Scheer et sa politique de traitement des manuscrits.

Je ne connais pas très bien cet éditeur, sa ligne littéraire ne m’a jamais touché et je peine à cerner leur « positionnement sur le marché » – si je puis m’exprimer en ces barbares termes économiques.

Voilà pourquoi je n’avais jamais été sur leur site.

Mais j’y ai été bien obligé.

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Il y a quelques années, Léo Scheer lançait une collection intitulée « m@nuscrit » où en gros, si j’ai tout suivi, les manuscrits étaient sélectionnés par des lecteurs lambda (et non par les employés de sa maison d’édition).

Bon, déjà, rien que le nom de la collection : « m@nuscrit », je trouve ça complètement naze. Enfin. Question de goût.

Léo Scheer avait donc préfiguré les comités de lecture « citoyens » des Nouveaux Auteurs : ce sont des quidams qui lisent et évaluent vos manuscrits.

J’ai déjà donné des liens vers le blog de Ludovic Mir, où il démonte avec minutie l’aspect soi-disant « démocratique » de ces pratiques.

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Tout comme lui, je juge cette idée ridicule.

Je ne vois pas pourquoi de simples quidams jugeraient les manuscrits d’auteurs candidats à une première publication. L’édition est un métier. Quand j’écris un roman, j’aspire à ce qu’il soit évalué par des professionnels. Pas par Madame Michu, assistante médicale de son état.

Non, je caricature, mais au fond le principe c’est ça.

Vous allez peut-être répliquer que, au final, c’est le lecteur lambda qui fait l’édition, car c’est lui qui achète les bouquins. Eh bien non, je ne suis pas d’accord. C’est comme si on demandait à des consommateurs d’évaluer les épreuves du CAP boulangerie, sous le prétexte qu’au final, c’est le client lambda qui va acheter sa baguette tous les matins. Ouais, mais les mecs qui se sont cassé le cul à apprendre le métier de boulanger, ben ils veulent être notés par des experts dans le domaine.

L’édition c’est pareil.

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Sans compter les dérives que promet inexorablement ce principe des « comités de lecture démocratisés ».

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Attardons-nous sur le cas de Léo Scheer.

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L’auteur qui soumet son manuscrit « numérique » doit payer la somme de 15 € afin de pouvoir lire les « commentaires » rédigés par les « lecteurs citoyens ».

15 €. Sans déconner. Autant dire de la pure arnaque. Je n’ai jamais entendu parler d’un éditeur qui faisait payer les auteurs pour que ceux-ci lui soumettent des manuscrits ! Même les éditeurs à compte d’auteur n’osent pas (eux, ils te font raquer pour publier le bouquin, pas pour le soumettre) !

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Certains vont sûrement répliquer : « ouais mais chez Léo Scheer tu soumets ton manuscrit par email, donc tu n’as pas de frais d’envois postaux, finalement ça compense ! ».

Ok, mais quand tu envoies un manuscrit par la poste, c’est LA POSTE QUI RECOLTE LE FRIC. PAS L’EDITEUR. Ça fait tout de même une grosse différence…

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En outre, des personnes qui ont participé à cette mascarade m’ont raconté que leur manuscrit s’est retrouvé aussitôt retranscrit en intégralité sur internet, et cela sans qu’on leur demande leur accord. En gros : ton texte est diffusé massivement à tous les « lecteurs citoyens » inscrits pour évaluer les manus, et voilà, fête du slip, n’importe qui a accès à ton texte et peut te piquer toutes tes idées.

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Bien sûr le « piquage de petites idées » dans les manuscrits se pratique également chez tous les éditeurs (j’en parle un peu ici), mais là, c’est une véritable incitation au vol et un irrespect complet des lois encadrant la propriété intellectuelle !

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En conclusion, vous aurez compris mon message : n’envoyez pas votre manuscrit aux Editions Leo Scheer. Ne filez pas 15 € à cet éditeur arnaqueur. Y’a plein d’autres adresses qui vous prennent vos textes gratis.

Faut pas déconner, quand même.

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